Décryptage d’une mode éco-friendly

« Si l’on prend en compte l’intégralité du secteur de la mode, allant de l’industrie du luxe à la fast-fashion, on est en train de saigner la planète » -Stella McCartney

The world really can’t wait

La mode pollue. Tout pollue me direz-vous, mais la mode pollue beaucoup. La mode pollue parce que ce sont des milliers de vêtements gaspillés chaque année, faisant d’elle la seconde industrie la plus polluante du monde (merci le fast-fashion). La mode pollue parce que se sont plusieurs fois par ans des invités qui arrivent du monde entier par avion, et se déplacent en taxi d’un défilé à l’autre, soit 75 défilés rien qu’à Paris du 23 septembre au 1er octobre, sans compter les grands dîners et évènements en tout genre (merci l’industrie du luxe).

Et pourtant cette année les Suédois tirent la sonnette d’alarme : la Fashion Week de Stockholm est annulée. Loin d’être l’une des plus importantes, (on n’imaginerait jamais Londres, Paris, New-York ou Milan faire de même) le geste fait son effet. Le monde de la mode est à part, et les défilés s’organisent selon la dictature du gigantisme : rien n’est trop beau, rien n’est trop grand, rien n’est trop tout. Seulement la planète sature.

La mode pollue mais elle se soigne, et celle qui panse l’industrie en pensant une mode éco responsable est madame McCartney. Stella McCartney, créatrice de la marque éponyme en 2001 qui n’a jamais utilisé ni fourrure ni cuir. Pour cause : l’industrie du bétail est polluante. Son équipe et elle étudient en permanence de nouvelles matières, pour pallier au cuir tout en faisant illusion. Cet été la créatrice a quitté le groupe Kering en rachetant ses parts pour rejoindre leurs concurrents directs LVMH, où elle sera conseillère spéciale de M. Bernard Arnault et des membres du Comité Exécutif du Groupe sur le thème du développement durable. Toujours, lors de ses nombreuses collaborations (Adidas, H&M…) la créatrice impose ses règles et ses conditions, restant fidèle à ses valeurs.

Greenwashing ou prise de conscience, de nombreuses marques se sont mises au pas. Gucci en 2018 annonce renoncer à la fourrure, tout comme 109 autres marques qui se sont engagées à la substituer par des matières synthétiques. Le monde du faux née alors : « faux cuir », « fausse fourrure », les visons peuvent aller se rhabiller, car la mode est de sauver les espèces. Lacoste a substitué son crocodile vedette par des animaux en voie de disparition dans la collection Save your Species (actuellement sold out), et le nombre d’espèces restantes correspondait au nombre de polos disponibles . Aussi Loewe lance en aout dernier une collection de mini-sacs dont tous les bénéfices ont été reversés à l’association Save The Elephants. La directrice artistique des collections femmes de Dior, Maria Grazia Chiuri s’engage également beaucoup : pour le défilé printemps-été 2020 elle a travaillé avec Coloco afin de peupler le podium du défilé de 170 arbres provenants de pépinières, qui seront ensuite replantés.

La mode est écologique et la mode est éthique, ou plutôt elle le devient. Les initiatives des grandes maisons vont entrainer les plus jeunes, mais ce sont les initiatives du consommateur qui entrainent les grandes maisons. Car avant tout on cherche à vendre, et si le client désire du green, on le lui sert sur un plateau d’or (mais d’or éthique comme chez Chopard). Ainsi en consommant (bien) on influence les créations de demain. Chaque achat est un vote.

Comment consommer de la bonne façon?

en Septembre a été crée une nouvelle application, Clear Fashion, elle étudie 70 marques qu’elle note selon 4 thématiques : environnement, santé, humain et animaux : c’est le nouveau Yuka de l’habillement. Plus simplement en privilégiant les habits de seconde main ( friperies, Vestiaire Collective, Vinted et j’en passe) et également en achetant moins. Alors il n’y a plus d’excuse : Go Green!

Dimanche 10 Novembre 2019, Lou Montagné

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